Et du néant jaillit cette flamme innocente.

Tu ouvres tes grands yeux bleus, émerveillé. Tu les ouvres, sans jamais cligner, tu n'oses pas les refermer, même si tes yeux commencent à te brûler, même si tu sens les larmes commencer à couler. Tu as peur, peur de fermer tes yeux, pour ensuite les rouvrir et découvrir que tout ça n'était qu'un rêve. Un putain de rêve. Parce que ça ne peut pas être réel. Ton petit cœur tout mou, si faible, s'emballe, à une cadence tellement folle que ça te fait mal. Tu sens tes mains devenir moites, tu perds tous tes moyens, ton corps si frêle n'est plus qu'une poupée de chiffon. Et puis, subitement, tu pleures. Fort. Très fort. C'est ce jour la que tu es née, ce putain de jour ou tu aurais sûrement préféré rester à jamais inconnu. Personne ne choisit de vivre, c'est notre destin à chacun. Il est de notre devoir de l'assumer, de le supporter, de le combattre pour qu'au moment venu vienne cette amer saveur de bonheur. Tu renais d'un passé tumultueux, tu rouvres les yeux et tu te rends compte que oui, rien de tout ça n'était un rêve. Et cette carcasse de chair, celle contre laquelle tu te bats chaque jour. Si tout les humains étaient ce qu'ils prétendent être, l'hypocrisie serait abandonné et quoi qu'on en dise, ce serait la fin du monde.